Chaque lundi, deux rédacteurs répondent à une question liée à l’actualité du Paris Saint-Germain. Nous demanderons toujours aux supporters de donner des propositions sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, nous revenons sur la saison des Féminines et nous nous posons la question si elles sont la grande satisfaction de la saison du PSG.

Arthur « On peut être fier des Parisiennes, malgré la saison compliquée elles ont tout donné ».

Sur toutes les compétitions elles ont performé.

Les Féminines du PSG ont fait une grande saison (elle n’est pas finie). Il y a cette demi-finale de Ligue des Champions, qui restera, au regard des affaires extra-sportives, un très bon résultat. Pour ce qui est du championnat, elle devrait perdre leur titre au détriment de l’Olympique Lyonnais, qui compte 5 points d’avance avec un goal average favorable (+10). Mais il reste un mince espoir. 9 points sont encore en jeu et il y a une confrontation entre Lyon et Paris le 28, mais pour le compte de la 21e journée de la D1 Arkéma. 

Elles peuvent encore y croire même si l’espoir est très mince. Les Lyonnaises doivent perdre deux matchs, ou un match nul, une victoire et une défaite pendant que le PSG gagne tout. Sachant que les Lyonnaises n’ont pas encore perdu en championnat, cela relèverait du miracle. Mais pour autant, il n’y avait pas grand-chose à faire cette saison contre une équipe lyonnaise qui a fait le travail. Enfin, en Coupe de France, les Parisiennes sont en finale contre Yzeure qui se jouera le 15 mai prochain. Il peut y avoir de la déception, mais Lyon s’est renforcé avec des joueuses parisiennes lors du mercato estival alors que les Parisiennes ont fait des paris, plus jeunes. Mais le bilan est positif.

Ramona BACHMANN of PSG
during the UEFA Women’s UEFA Champions League semi-final match between Paris and Lyon at Parc des Princes on April 30, 2022 in Paris, France. (Photo by Loic Baratoux/Icon Sport)

Un duel contre Lyon en principal fil rouge.

Dire que le championnat aura été disputé est une chose vraie entre les deux équipes phares de la D1 Arkéma. Cela s’est exclusivement joué entre les deux, ou presque. Au match aller, entre l’OL et le PSG, les Franciliennes ont subi une défaite cuisante 1-6, qui aura été leur seule défaite, mais la défaite de trop. C’est un match entre les deux, pour remporter le championnat, la double confrontation est primordiale. Mais là, en plus, le PSG a fait un match nul de plus qui pèse dans le suspense. 5 points en trois journées, c’est sûrement trop. Mais le duel ne s’est pas arrêté là. Les deux équipes se sont rencontrées en Coupe de France et cette fois, ce sont les Parisiennes qui l’ont emporté 3-0 en 8e de finale. 

Les voilà désormais en finale. Enfin, puisque les deux équipes ne se quittent plus, elles se sont retrouvées en demi-finale de la Ligue des Champions. Les Parisiennes, défaites au Groupama Stadium au match aller, 3-2, s’est aussi incliné au Parc des Princes la semaine suivante, 1-2. Les joueuses de Didier Ollé-Nicolle ne remporteront donc pas la Ligue des Champions, mais le parcours est largement honorable. Il reste un match entre les deux, ce qui pourrait mettre les choses au clair pour les Lyonnaise, mais aussi dans l’autre sens, permettre au PSG de revenir très proche de leurs concurrentes, laissant alors des regrets arriver par rapport au match aller.

Une ferveur incroyable.

C’est une affluence record qui a accompagné les Parisiennes lors du match retour de Coupe d’Europe. 43 524 supporters étaient donc présents au Parc des Princes, samedi dernier pour ce qui constitue un record national, précédemment détenu par l’OL avec 30 661 spectateurs au Groupama Stadium pour un match de D1 Arkéma entre les Lyonnaises et les Parisiennes. C’est un bon en avant notable pour les Féminines qui ont montré que l’intérêt pour leurs compétitions n’est pas vain. Il y a du monde derrière et c’est une très bonne chose pour le sport féminin.

Marie Antoinette KATOTO of Paris Saint Germain (PSG) during the French D1 Arkema women’s soccer match between Paris FC and Paris Saint Germain on April 3, 2022 in Paris, France. (Photo by Baptiste Fernandez/Icon Sport)

Un jeu collectif de grande qualité.

Tout le monde l’a salué, le jeu proposé par Didier Ollé-Nicolle est intéressant à suivre. Un groupe est né de cette saison incroyable. Les Parisiennes ont montré une grande force de caractère à des moments clefs, contre Lyon en Coupe de France ou encore contre le Bayern Munich en quart de finale de la Ligue des Champions. Surtout, elles ont été plus régulières dans leurs performances, elles ont dominé la majorité des matchs de championnat, mais aussi de la Coupe de France. 

L’équipe a très bien joué, s’appuyant davantage sur la hargne et la combativité que sur l’aspect individuel. C’est une belle évolution qui aura été proposée malgré les déceptions de ne remporter ni la Ligue des Champions, ni sûrement le championnat. Il y avait une équipe plus forte voilà tout, mais pas de beaucoup non.

Des affaires extra-sportives qui ont pourri le vestiaire.

Tout a débuté, le 4 novembre 2021, Kheira Hamraoui avait été agressée à coups de barre de fer par deux hommes, devant Aminata Diallo. Cette dernière a fait de la garde à vue, mais a pu finalement sortir faute de preuves. Deux mois après, Hamraoui avait accusé le garde du corps d’Aminata Diallo de s’en être pris à elle. Encore une fois, cela n’a pas eu de suite. Il faut noter pour l’information que le 14 novembre, 10 jours après l’agression sur Hamraoui, le PSG s’est déplacé à Lyon, où les Féminines ont reçu une correction sur le plan du football. Avec le traumatisme, cela peut se comprendre. Cela dit, le PSG avait demandé le report du match pour ces raisons évidentes, mais n’a pas été entendu. 

C’est le premier gros tournant dans la saison parisienne, sportivement, mais aussi en dehors du football. Enfin, pour ne rien arranger, la veille de la demi-finale de la Ligue des Champions, on a appris qu’une violente altercation était survenue entre Sandy Baltimore et Kheira Hamraoui. Cela a replongé le groupe dans la détresse et peut-être que cela a joué sur le match ô combien important contre les Lyonnaises.

Aminata DIALLO of PSG, Sandy BALTIMORE of PSG, Kheira HAMRAOUI of PSG during the UEFA Women’s Champions League match between Paris Saint Germain and Bayern Munich on March 30, 2022 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Avec toutes ces affaires, les Parisiennes ont réussi à garder le cap.

Beaucoup d’équipes se seraient auto-détruites. Pas ce PSG version 2021/2022. Cela se joue sur des détails et si l’on est un peu du genre à être contrarié, on peut vite faire le lien entre des matchs important et un traumatisme dans le vestiaire. Mais malgré cela, le groupe a bien vécu et a su se souder pour garder intactes leurs chances. Malheureusement, le bourreau lyonnais n’a pas permis de miracle (sauf peut-être en Coupe de France), mais les Parisiennes n’ont pas été larguées. 

Il restera ce regret du match aller en D1 Arkéma, perdu 6-1, qui en plus de faire vriller le goal average fait perdre 3 points précieux. On peut être fier des Féminines du PSG, plus que des hommes, qui ont souvent manqué de combativité ou encore les jeune U19, trop tendre contre Salzbourg en Youth League, logiquement éliminés.

Nicolas « Oui, car il y a de la fierté et du collectif dans leur saison. »

Une équipe plaisante à suivre avec un beau parcours européen.

Champion la saison passée, le PSG féminin a dû affronter un été mouvementé au niveau des départs et arrivées. Dont le changement d’entraîneur, avec Didier Ollé-Nicole qui a remplacé Olivier Echouafni. Un moment un peu étrange de renouvellement alors qu’il y avait enfin ce fameux titre. Il y avait alors une certaine inquiétude. Mais les Féminines ont su continuer sur une bonne lancée pour proposer régulièrement un jeu intéressant. Cela avec en prime des buts et une bonne solidité défensive.

Même si tout n’a pas été parfait, il est difficile de dire que le PSG ne fait pas une saison satisfaisante. Il n’y aura probablement pas le titre en D1, mais il faut souligner que l’Olympique Lyonnais a été très impressionnant dans les résultats (un peu moins dans le jeu). Bien sûr, on aurait aimé que Paris prenne le dessus en Ligue des Champions. Mais l’élimination n’a rien de honteux.

Marie-Antoinette KATOTO of PSG
during the UEFA Women’s UEFA Champions League semi-final match between Paris and Lyon at Parc des Princes on April 30, 2022 in Paris, France. (Photo by Loic Baratoux/Icon Sport)

Un titre à gagner et des retouches à apporter.

Cela se joue à peu de choses, comme souvent avec les matchs de très haut niveau. Le PSG a affiché un visage intéressant et n’est pas passé loin de la qualification. Face à Lyon, il faut accepter que cela arrive. N’oublions pas aussi que les Parisiennes peuvent encore remporter un titre, avec une Coupe de France durant laquelle elles ont éliminé plusieurs grandes concurrentes. Dont les Lyonnaises. Bien sûr, il faudra remporter la finale face à Yzeure pour que le parcours soit vraiment beau. Et ce serait un immense échec de s’incliner contre le club de D2.

Il y aura en tout cas du positif à retenir de cette saison. La mission de la direction est de faire en sorte de garder cette base pour apporter des retouches cet été. La reconstruction est plutôt bien lancée. Néanmoins, il y a des défauts à corriger pour s’améliorer encore. On pu voir des soucis au niveau des gardiennes, un manque d’efficacité et peut-être un manque de variété dans le jeu face à l’OL.

Des problèmes tout de même, mais plutôt bien gérer par l’équipe.

Surtout, on ne peut pas oublier qu’il y a eu deux affaires importantes qui sont venues perturber le groupe, à chaque fois en lien avec Kheira Hamraoui (milieu de 31 ans). C’est un gros point noir au niveau de l’image des Féminines, mais aussi pour le sportif. La grosse défaite contre l’OL en D1, qui fait mal au niveau du classement aujourd’hui, est arrivée après le début des problèmes extra-sportifs. Et ils ne sont toujours pas pleinement réglés.

Cependant, on ne peut pas tout à fait en vouloir au groupe des Féminines. Ce souci ne les concerne pas toutes. Surtout, on peut plutôt souligner la force du collectif et l’état d’esprit combattif pour continuer à avancer dans la saison malgré cette perturbation (avec une direction sans doute pas irréprochable). Un point marquant face à la fragilité affichée par l’équipe première masculine.

C’est aussi avec cette comparaison que les Féminines marquent des points. Certes, elles ont perdu en Ligue des Champions et ne devraient pas être championnes alors que les Masculins ont le titre en Ligue 1. Mais elles ont bien plus régulièrement affiché le bon état d’esprit. Ainsi qu’une certaine qualité de jeu. Il y a des déceptions, mais pas de colère ou de honte.

Le bilan est meilleur que du côté masculin.

ILLSUTRATION TIFO OF PSG during the UEFA Women’s UEFA Champions League semi-final match between Paris and Lyon at Parc des Princes on April 30, 2022 in Paris, France. (Photo by Loic Baratoux/Icon Sport)

Des sentiments bien installés côté masculin, avec un titre en Ligue 1 obtenu sur les individualités, une triste défaite en Coupe de France et une nouvelle remontée subie en Ligue des Champions. Certes, en ayant été impressionnant pendant une partie du 8e de finale. Mais il est difficile de ne pas surtout retenir l’effondrement du collectif. Et même les U19, intéressants globalement en championnat, ont été renversés en Youth League (équivalent de la LDC) contre Salzbourg (1-0, puis 1-3) alors qu’il y avait le sentiment qu’ils pouvaient faire plus.

Finalement, la plus grande différence entre l’équipe première masculine et les Féminines c’est que l’on peut être fier de leur parcours. La défaite fait partie du football et elles ont bien rappelé qu’il n’y a pas forcément un énorme échec avec un revers. Cela dépend de la manière. L’équipe d’Ollé-Nicolle a donné le sentiment d’avoir fait le maximum malgré quelques erreurs importantes, alors que celle de Mauricio Pochettino s’est ratée un peu toute seule.  Même si elle est championne de France et cela ne peut pas être totalement négligé. Les Parisiens ont réussi à rendre un trophée peu savoureux.

Notre vidéo sur l’élimination du PSG contre l’OL :

Retrouvez nos articles sur Google News et MSN/Bing News :