Lollichon voit Maignan « clairement au dessus » de Donnarumma sur certains aspects

par
Arthur
le 25 octobre 2023 à 18:30

Sans club, depuis son départ de Chelsea, Christophe Lollichon, entraîneur des gardiens, a tenté de comparer, pour Le Parisien, Gianluigi Donnarumma, 24 ans et Mike Maignan, 28 ans. Il assure que le Français est plus régulier, au-dessus de l’Italien, notamment dans l’espace autour de lui (dans les airs, dans son dos, dans ses sorties). Pour Lollichon, l’école italienne a des manques dans l’aspect proactif du gardien de but. Il ajoute qu’au PSG, ils ont tenté de corriger cet aspect-là tout en lui mettant des bâtons dans les roues, notamment avec sa concurrence avec Keylor Navas.

Lollichon « Il est beaucoup plus régulier et il a une zone d’influence beaucoup plus importante«

« Le jeu en dehors de la ligne ?

Maignan est clairement au-dessus. Il est beaucoup plus régulier et il a une zone d’influence beaucoup plus importante, que ce soit dans le contrôle de l’espace aérien, de l’espace derrière sa défense… Il est beaucoup plus proactif. Tout semble plus fluide : ses déplacements, ajustements courts ou mi-longs, il dégage plus de certitudes techniques.

Lollichon « Ce gars (Donnarumma) a des prédispositions, mais il a aussi des manques »

Il y a une différence d’école qui n’a pas aidé Donnarumma. L’école française n’est pas la meilleure, mais l’italienne est très analytique, dans la gestuelle, et pas dans l’aspect proactif du gardien. Ce gars a des prédispositions, mais il a aussi des manques, dans la mobilité et la lecture du jeu notamment, et je n’ai pas l’impression que ses manques sont pris en compte.

Lollichon « Il y a eu une coupure dans son évolution »

Ses deux dernières années à Milan, son entraîneur des gardiens lui fait beaucoup de bien. Il est arrivé à l’Euro avec plus de maîtrise. Au PSG, après deux ans à travailler sur sa proactivité, on le met en concurrence avec Navas et on lui a demandé de reculer. Il y a eu une coupure dans son évolution. »

C’est un professionnel, il a surement toutes les bonnes raisons d’être aussi dur avec Donnarumma. Son analyse est pertinente, mais manque évidemment de statistiques. On ne peut baser tout sur un ressenti, surtout qu’on sait qu’à notre époque, 5 actions manquées nous définissent mieux que 50 réussies.

Évidemment, le ressenti est important, Donnarumma n’a pas une intelligence de jeu et de déplacement comme l’ont certains des meilleurs portiers au monde. Cependant, Luis Enrique attend de lui cette progression et même si ce n’est pas encore parfait, on voit que cette saison, il fait peu d’erreurs et se montre de plus en plus performant dans les aspects décriés par Lollichon.

Ce qui est dommage avec le cas Donnarumma, c’est que son côté extraordinaire sur sa ligne est banalisé (alors que c’est quand même une qualité indispensable au rôle de gardien) et tout le monde pointe du doigt les manques (jeu au pied et vision périphérique avec prise de décision). Certes, il doit progresser, mais Maignan doit aussi s’améliorer en témoignent ses statistiques, tout comme d’autres gardiens très bons au pied et moins sur leur ligne.

Son analyse est évidemment contrecarrée quand il s’agit de comparer avec un gardien dit « très fort » au pied, comme Ederson, Manchester City. Pourtant, sur le début de saison, Donnarumma a un % d’arrêt largement plus important, tout en gardant de meilleures statistiques à la passe courte ou longue et aux divers dégagements.

Retrouvez notre édito de comparaison en chiffres.

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