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L'UNFP soutient Rabiot et s'en prend au PSG !

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L’UNFP soutient Rabiot et s’en prend au PSG !

Antero Henrique, directeur sportif du Paris Saint-Germain, a fait une sortie médiatique très remarquée lundi soir. Après des mois de suspense sans vraie réponse du club ou d’Adrien Rabiot, le Portugais a fait savoir que le milieu de 23 ans refuse de prolonger son contrat qui s’arrête en juin prochain. Il a aussi ajouté que Rabiot ne devrait plus jouer « pour une durée indéterminée ». Et le coach Thomas Tuchel a confirmé cette décision. Ce qui est loin de déplaire aux supporters parisiens. Par contre, l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels s’est insurgée dans un communiqué.

« (…) Adrien Rabiot, est livré à la vindicte médiatique et populaire par un club où il termine sa dixième saison et pour lequel il a successivement été aspirant en 2010, apprenti en 2011 et professionnel depuis le 5 juillet 2012, date de la signature de son premier contrat pro, renouvelé avant son terme en 2014 et pour quatre ans fermes soit jusqu’au 30 juin 2019.

Adrien Rabiot n’est donc ni un cas à part, ni un cas isolé, mais simplement, compte tenu de son statut et des évènements de l’été dernier, la partie émergée d’un des nombreux dysfonctionnements du football professionnel en France, que l’UNFP dénonce sans relâche depuis… sa création. Serions-nous revenus en 1961 ?

Bien sûr l’économie du football n’est plus la même, bien sûr les salaires sont sans commune mesure avec ceux de l’époque, mais l’objectif des clubs restent le même pour un certain nombre de joueurs à fort potentiel : il ne faut en aucun cas qu’ils puissent être libres afin de pouvoir leur imposer les conditions voulues par le seul club ou afin de pouvoir négocier leur transfert en gonflant leur valeur marchande au regard des années de contrat qu’il leur reste à honorer.

C’est la négation du contrat à temps, obtenu en France en 1969, puisqu’une seule des parties s’arroge le droit d’imposer à l’autre le terme de la relation contractuelle entre l’employeur et l’employé, que ce soit lorsque l’on ne veut plus du joueur dans l’effectif ou parce que l’on a décidé d’en retirer le meilleur prix.

« Le comportement contractuel et social d’Adrien Rabiot vis à vis du Paris SG est exemplaire »

A quoi sert-il donc de prévoir une fin de contrat si, comme dans le cas de Rabiot ou du jeune Jean-Clair Todibo à Toulouse pour rester dans l’actualité, on décide de ne pas la respecter ? Pourquoi avoir fait grand bruit de la loi Braillard, qui entend « sécuriser la situation juridique et sociale du sportif », alors que les clubs n’en respectent ni l’esprit ni la lettre ?

Le comportement contractuel et social d’Adrien Rabiot vis à vis du Paris SG est exemplaire, lui qui dès 2009 avait signé un accord de non-sollicitation (ANS) avec le club parisien, c’est-à-dire qu’il ne pouvait plus s’engager pour un autre club.

Deux ans en formation et huit ans en tant que professionnel. Il a donc bien rendu à son club formateur ? C’est plus de la moitié de sa carrière ? Faut-il plus encore ?

L’UNFP ne saurait trop conseiller au Paris SG de s’interroger sur la nature même et sur l’objet du contrat qui court jusqu’en juin prochain : s’il a été signé, ce n’est pas pour que le joueur s’entraîne, mais bien pour qu’il participe à la compétition. C’est cela l’activité d’un footballeur professionnel et c’est pourquoi il est embauché. Adrien Rabiot n’a-t-il pas d’ailleurs été l’un des joueurs de l’effectif parisien le plus utilisé jusqu’à la mi-octobre ?

« le Paris SG, comme d’autres avant lui, se met à la faute – faute grave ! »

En déclarant à tue-tête que le joueur restera sur le banc jusqu’à la fin de la saison, le Paris SG, comme d’autres avant lui, se met à la faute – faute grave ! – car l’une des obligations qui incombe à un employeur est de fournir un travail à son salarié ainsi que les moyens de le réaliser.

Dans le cas d’un footballeur professionnel comme Adrien Rabiot, les moyens, ce sont les entraînements, le travail, c’est la compétition (1), la seule et unique unité de mesure du contrat de travail entre un club et un sportif professionnel…

C’est pourquoi l’UNFP – qui a toujours milité pour la stabilité des contrats dans le respect des engagements mutuels – soutient Adrien Rabiot et l’encourage, pour tous les footballeurs qui évoluent en France, à aller jusqu’au bout de son engagement au 30 juin 2019, pour qu’il puisse être maître de sa carrière, pour qu’il puisse décider, comme n’importe quel autre salarié français, de son avenir professionnel.

« C’est pourquoi l’UNFP en appelle au ministère des Sports et à la LFP »

(…)

C’est pourquoi l’UNFP en appelle au ministère des Sports et à la LFP – à ses commissions – pour que les règles sportives et sociales soient respectées, plus généralement pour que le droit s’applique. »

Le dossier Rabiot est particulièrement difficile. Il ne s’agit pas d’un joueur qui a insulté le club ou quelqu’un au club. Cependant, dire qu’il a été « exemplaire » est aussi très exagéré. Le Titi parisien a déjà posé quelques soucis par le passé de par son comportement. Même si cela ne concernait pas Paris, son refus d’être parmi les suppléants de l’Equipe de France pour la Coupe du Monde 2018 est un bon résumé. Rabiot a de grandes exigences, veut être placé parmi les meilleurs à un poste qui lui plaît sur le terrain, sinon il a tendance à bouder et faire comprendre qu’il voit un scandale. Rien de facile à gérer. Dans de grandes équipes, il faut accepter la concurrence et de faire des efforts. Surtout que le milieu de 23 ans n’a pas encore prouvé qu’il fait partie des meilleurs.

Quant à sa situation contractuelle, ce qui est le plus agaçant ce n’est pas que Rabiot ne prolonge pas et pourrait partir gratuitement. C’est plutôt que cela fait plus d’un an que la prolongation est évoquée régulièrement mais que le joueur repousse les discussions pour se « concentrer » sur le football. Le tout sans afficher d’attachement particulièrement envers le PSG, à part quelques déclarations qu’il admire des joueurs qui ont fait des carrières sans un seul club ou presque. Mais jamais il n’a parlé d’un départ, laissant presque l’espoir d’une prolongation. Mais ses grandes exigences compliquent la trouvaille d’un accord malgré des efforts du club.

Ensuite, le PSG n’a pas d’obligation de faire jouer un joueur. Il s’entraîne et aura sans doute l’autorisation de partir dès cet hiver s’il y a une offre convenable. S’il préfère rester en sachant que le club ne veut plus compter sur lui, puisqu’il ne veut pas s’inscrire dans le projet du PSG, il pourra s’en vouloir. Paris a d’autres joueurs qui se donnent à fond pour le collectif et qui méritent de jouer. Une mise à l’écart n’a rien de glorieux, le comportement de Rabiot non plus. Rappelons enfin que ce dernier n’a manqué qu’un seul match (ce soir) et ce compteur arrivera à 2 d’ici au mercato. Pas de quoi s’insurger et attaquer Paris.

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2 Comments

  1. Verratti10

    19 décembre 2018 at 00:51

    j’ai nexté au 2eme paragraphe, désolé pour PF mais la bétise de l’UNFP a eu raison de moi

    • Johan

      19 décembre 2018 at 03:08

      Oh ne t’inquiète pas.
      On trouve cette réaction totalement disproportionnée de notre côté également .

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