Skoblar : « Le PSG n’est pas un grand club »

Josip Skoblar, l’ancien joueur de l’OM, a souvent été nommé ces derniers temps par rapport à son record de buts marquées en une saison de championnat, menacé par Zlatan Ibrahimovic. L’ancien international yougoslave connait bien les PSG-OM pour en avoir disputé quelques uns et avoue ne pas aimer l’appellation « Clasico », en raison du manque de vécu du PSG.

« Mais, pour moi, PSG-OM, ça n’est pas un clasico ! Les médias en ont fait une rencontre charnière, mais sportivement, d’un point de vue footballistique, ça ne l’est pas. Au niveau du palmarès et de l’histoire des deux clubs, il n’y a pas photo. Cette appellation amuse les gens et crée de l’animosité autour des deux clubs, mais ça n’a rien à voir avec les matches d’antan contre Saint-Étienne, Nantes, Bordeaux, ou Lyon plus récemment. Pour moi, dans un clasico, il y a des équipes avec de grandes et belles histoires – sur la scène européenne notamment – et un palmarès important. Paris n’a remporté que deux titres de champion et part de loin pour arriver au même standing que ces clubs. Un clasico, c’est un match de prestige. Et le prestige ne s’achète pas avec des transferts, mais avec des résultats. Le chemin est donc encore long pour les Parisiens, mais je souhaite sincèrement qu’ils réussissent. Pour eux et pour le football français. En Italie, les matches entre la Juventus, le Milan AC, l’AS Rome et le Napoli sont toujours chauds. Mais en Angleterre et en Allemagne, les stades sont toujours pleins, même quand la lanterne rouge joue. Chez eux, c’est clasico toutes les semaines ! En France, ça n’a rien à voir ! On a essayé d’imiter – mal – les standards de l’étranger et notamment ce qui se fait en Espagne entre le Barça et le Real, mais cette opposition est politique, géographique et sportive. En France, cette rivalité est bien plus artificielle, mais cela ne me dérange absolument pas si tout le monde y trouve son compte : joueurs, staff et supporteurs. Par contre, si c’est pour créer une animosité qui devient négative et dangereuse, le football n’a pas besoin de ça, a déclaré Skoblar pour Le Point, avant de donner son point de vue sur la rencontre de dimanche. Ce sera une rencontre très serrée entre deux équipes qui ont l’habitude de jouer l’une contre l’autre. La rivalité entre l’OM et le PSG est très forte et dépasse le cadre du sport. J’espère assister à un beau match, mais il ne faut pas oublier que le contexte est particulier avec deux Paris-Marseille au Parc des princes en l’espace de trois jours (mercredi 27 février, le PSG et l’OM se retrouvent pour jouer le huitième de finale de la coupe de France, NDLR). Ça va être dur de gagner les deux matches. Pour Marseille, mais aussi pour Paris. Il faudra que les joueurs des deux équipes restent concentrés et ne se dispersent pas, quel que soit le résultat de la première rencontre. »

Enfin, la légende de l’OM estime que le jeu du PSG n’est pas à la hauteur de ses ambitions, tout comme celui de l’OM. « C’est vrai que Marseille développait un jeu très séduisant lors des premières journées et que, soudain, ça a disparu. Malgré tout, l’OM reste troisième du championnat et réalise une saison très digne. L’objectif, c’est évidemment de finir l’année parmi les trois premiers pour retrouver la Ligue des champions et être dans une situation financière plus confortable. Pour Paris, c’est vrai que, cette saison, les investissements du Qatar se font ressentir. C’est dur de rivaliser avec eux sur ce point mais, pour moi, ce n’est pas encore un grand club. Ils m’impressionnent surtout dans le domaine physique avec des joueurs costauds derrière et rapides devant, comme Ménez, Lavezzi ou Lucas Moura. Dans le jeu, ça reste laborieux et l’absence d’un élément comme Thiago Silva, dont la qualité de passe est remarquable, pèse indéniablement sur l’organisation du jeu parisien. Par ailleurs, le PSG est encore trop inconstant : contre Valence en Ligue des champions (victoire 1-2 en Espagne), ils ont vraiment bien joué et m’ont bluffé, mais trois jours après, ils perdent contre Sochaux. Ils doivent encore progresser sur ce point. »

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