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Susic "Paris c'est chez moi", même si "le club manquait d’ambition" à son époque

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Susic « Paris c’est chez moi », même si « le club manquait d’ambition » à son époque

Ancienne gloire du Paris Saint Germain dans les années 80, l’ex milieu de terrain offensif et désormais entraîneur Safet Susic nous conte son histoire avec le club de la capitale. De son arrivé soudaine à son départ précipitée, le Bosnien traite ouvertement de tous les sujets.

 Dans une interview accordée au magazine Onze Mondial, Susic retrace avec émotion ses années parisiennes.

La première question a trait à Paris et notamment de son goût prononcé pour la ville lumière.

« Oui, tout de suite. La preuve, j’y habite encore. Mes deux enfants sont nés à Saint-Germain-en-Laye et travaillent à Paris… Même quand j’étais sélectionneur de la Bosnie, pendant cinq ans, j’ai passé au moins la moitié de mon temps à Paris. Bref, Paris c’est chez moi. »

Ensuite, le journaliste le questionne sur son arrivée rocambolesque au Paris Saint Germain en 1982. Rappelons que Susic n’a pu, en raison de la loi yougoslave sur les transferts de joueurs,  jouer avec l’équipe francilienne. Il fallut ainsi attendre le dernier match face à Monaco pour le voir évoluer.

« Je n’aurais jamais dû me retrouver à Paris. J’avais des contacts avec deux clubs italiens. Avec l’Inter j’avais juste posé mes conditions sur un bout de papier que j’avais signé, sans aller plus loin. Et puis j’ai discuté avec Torino et là, j’ai signé un contrat. Pour moi, comme pour les dirigeants du Toro, c’était un vrai contrat. Mais le lendemain, les deux clubs sont allés présenter leur document à la fédération. J’ai donc été suspendu pendant un an, sans possibilité de jouer en Italie. Mais j’avais vraiment envie de quitter la Yougoslavie, j’avais déjà plus de 27 ans et donc l’autorisation de « sortir » du pays. C’est là que le PSG m’a contacté. Surjak a parlé de moi à Borelli et ils sont venus me chercher. »

On lui demande si le PSG constituait un plan C ? Il réponde par l’affirmative. Toutefois le club de la capitale a su le premier se montrer convaincant en établissant des contacts dès la Coupe du Monde de 1982.

« C’est vrai. Mais à l’époque, peu de joueurs partaient en Angleterre ou en Espagne. Le choix se faisait entre l’Italie, l’Allemagne et la France. Et comme Paris s’est manifesté le premier… »

On l’interroge également sur la jeunesse du club parisien et notamment sur le fait d’évoluer dans un club encore vierge de tout palmarès.

« Oui, oui, je le savais. Mais bon, avant le club, c’était la ville qui m’attirait. Et puis quand j’ai vu le Parc des Princes, j’ai tout de suite été séduit. »

Le journaliste l’interroge à présent sur la vie nocturne parisienne et sur les nombreuses tentations qui étaient liées à la ville. Très professionnel, Susic avoue n’avoir jamais fait d’excès, ni négliger son métier de sportif professionnel.

« Je me suis marié six mois après mon arrivée donc je n’ai pas vraiment eu le temps (il se marre. Si, si, Safet Susic se marre, ndlr). Après, même si je n’aimais pas beaucoup l’alcool et que je ne fumais pas, ça m’est arrivé plusieurs fois de finir en boîte, c’est vrai. Mais même si je m’étais couché à trois ou quatre du matin, ça ne m’empêchait pas d’être à 10 heures au décrassage. »

L’ancien sélectionneur de la Bosnie est également interrogé sur son adaptation au football français et plus largement à un jeu extrêmement porté sur l’attaque.

« Écoutez, moi je ne comprends pas comment on peut mettre six mois ou un an pour s’adapter. J’ai joué mon premier match avec Paris contre Monaco, en rentrant à 30 minutes de la fin. Je n’étais pas content d’être remplaçant même si c’était logique : j’étais arrivé deux jours avant et Peyroche ne me connaissait pas! Mais dès le deuxième match contre Saint-Etienne, je suis titulaire, on gagne 4-1, je marque un but et j’en fais marquer deux. C’était parti. »

Susic est interrogé sur ses relations avec l’ancien président Francis Borelli. Il avoue l’avoir considéré comme un parent.

« Très bonnes. C’était plus qu’un président, mais pas uniquement pour moi. Pour tout le monde au club, c’était un père. Je suis allé plusieurs fois dans son bureau du 9e arrondissement pour signer mes contrats et à chaque fois, on n’a eu besoin que de cinq minutes pour se mettre d’accord. 

Il parle ensuite de la relation qu’il entretenait avec l’un de ses anciens entraîneurs Gérard Houllier. Passé par Lens, le natif du nord de la France mènera pour la première fois de son histoire, le PSG au titre de champion de France.

« Franchement, très bon. La seule fois où on a été champion, c’est avec lui. Et quand il me sort de l’équipe, à l’époque j’ai déjà 32 ans et je traverse une période où je suis moins bon. Je n’ai pas gardé contact avec lui, mais ça me fait plaisir quand je le croise. »

Si Susic conserve un souvenir impérissable du club de la capitale, il regrette toutefois que l’équipe francilienne n’est pas cherchée davantage à exister sur la scène européenne.

« Le truc, c’est que le club manquait d’ambition pendant ces années-là. Même l’année où on est champions, on ne partait pas pour jouer le titre en début de saison. Je n’ai jamais compris pourquoi on n’a jamais eu une grande équipe à Paris, pourquoi le club n’arrivait pas à attirer de très grands joueurs. »

Aujourd’hui, ce problème est réglé et le PSG affirme vouloir gagner la Ligue des Champions. Et il s’en donne les moyens. Même s’il n’y a pas de garantie de la remporter bientôt, l’équipe parisienne fait partie des prétendants. C’est un peu tard pour que Susic espère la gagner, mais il est certainement content de voir le club grandir autant.

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