Susic « Tapie m’avait fait une belle proposition » pour venir à l’OM et il a été interessé

Idole du Parc des Princes, Safet Susic a laissé une marque indélébile dans l’histoire du paris Saint-Germain. Pour autant, il aurait pu quitter prématurément le club de la capitale pour rejoindre les rangs marseillais.

Dans une interview accordée au magazine Onze Mondial, Safet Susic retrace la fin de son étape parisienne. A ce propos, le journaliste l’interroge sur un évènement assez improbable qui eut lieu en 1989. Bernard Tapie, qui voulant constituer une grande équipe à Marseille souhaite s’attacher les services du talentueux et infatigable Yougoslave.

« C’est vrai que Tapie m’avait fait une belle proposition. J’ai changé d’avis – et fait un sacrifice financier – parce que le PSG avait peur que je parte et m’avait proposé un contrat de deux ans. J’avais déjà 34 ans, je ne voulais pas prendre trop de risques. Mais je sais qu’avec quelques années de moins, j’y serais allé. Tapie m’avait dit qu’il préparait une grande équipe pour la saison suivante et il l’a fait. J’aurais aimé jouer dans cette équipe… »

Même si Susic n’a pas saisi cette occasion, il avoue tout de même que l’idée ne lui aurait pas déplu d’autant que la rivalité exacerbée entre les clubs n’existait pas encore.

« Oui, il n’y avait pas autant de rivalité qu’aujourd’hui entre les deux clubs. De toute façon je ne suis pas parti donc la question ne se pose pas. »

En outre, l’ancien milieu offensif est interrogé sur la fin de son épopée parisienne. Désireux de continuer l’aventure francilienne, celle-ci s’interrompit brusquement quand le groupe Canal est devenu actionnaire majoritaire du club. Surtout, il quitta le club en 1991 pour rejoindre celui de St-Ouen, le Red Star.

« J’avais 36 ans, j’aurais pu continuer mais les nouveaux dirigeants voulaient tout changer. J’étais en fin de contrat, alors je suis parti.

Je pensais, comme ça se faisait en Italie quand un joueur avait marqué l’histoire d’un club, qu’on me proposerait de faire encore une année puis d’intégrer le staff. Ils ne m’ont rien proposé. Canal+ s’en foutait un peu de Susic (il se marre) !

Ce n’était pas très classe, surtout venant de Brochand, Cayzac et Talar qui eux, sont restés au club. Mais je n’en veux à personne. C’est de l’histoire ancienne. »

Ayant retracé longuement son aventure parisienne, l’ancien sélectionneur de la Bosnie parle à présent du PSG actuel et notamment de sa vision du jeu. Plus précisément, il évoque le cas de l’argentin Javier Pastore.

« Dans le jeu, oui… Parce que physiquement on n’a pas vraiment le même gabarit. Mais Pastore est-il vraiment un numéro 10 ?

Moi je le placerais devant la défense, associé à un bon récupérateur, comme meneur reculé, pour qu’il vienne chercher le ballon assez bas et puisse distribuer le jeu à droite, à gauche. Après, il faut voir les joueurs à l’entraînement, bosser avec eux tous les jours pour se faire une opinion.

Par exemple, j’ai vu Pjanic des dizaines de fois quand il jouait à Lyon, mais je ne l’ai vraiment découvert qu’en l’ayant sous mes ordres avec la sélection bosniaque. »

Enfin, Susic est interrogé sur le jeu de possession produit par le Paris Saint Germain et précise que son ancien club reste encore inférieur à d’autres grandes équipes telles que le Bayern de Munich ou le FC Barcelone.

« Le Barça et le Bayern, ça va plus vite que le PSG pour l’instant. Mais j’aimerais bien voir un PSG-Bayern en finale de la Ligue des Champions, avec les deux équipes au complet. Là, des passes « à la Susic », il y en aurait un paquet ! »

Arrivé tardivement au PSG, Safet Susic aura pleinement contribué aux premiers grands succès parisiens. Passeur inégalé et pour l’instant inégalable au niveau français, le Bosnien aura définitivement marqué l’histoire du club. Aujourd’hui sans club, depuis son licenciement du poste d’entraîneur d’Evian Thonon Gaillard, Susic conserve la nostalgie de son premier club étranger et savoure toujours un peu plus la notoriété qui imprègne le PSG.

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