Mbappé se confie : son évolution, sa place dans le groupe et les objectifs au PSG

Kylian Mbappé, attaquant de 22 ans du Paris Saint-Germain, s’est confié au micro du club dans une interview diffusée ce jeudi. Le numéro 7 parisien a évoqué son évolution, le fait qu’il fait plus de passes décisives désormais, la gestion des appels, le fait d’être entouré par des grands joueurs, son rôle à Paris et ses objectifs avec le PSG.

Mbappé « je suis un joueur complètement différent, beaucoup plus mûr. Même si je dois encore améliorer certains aspects. »

J’ai beaucoup évolué ?

Quand je suis arrivé ici, j’avais 18 ans, donc c’était sûr que j’allais changer. J’ai côtoyé des joueurs qui avaient tout gagné, tout connu dans leur carrière. J’ai connu différents coachs, donc ça m’a permis d’apprendre différentes philosophies. Ils avaient des façons de voir le football complètement différentes.

Quand tu es jeune, cela permet d’avoir plusieurs cordes à ton arc. Et je pense que j’ai plus de maturité dans mon jeu. Alors je suis un joueur complètement différent, beaucoup plus mûr. Même si je dois encore améliorer certains aspects. J’ai aussi compris l’importance de faire attention à chaque détail.

« On veut instaurer notre style. On ne veut pas toujours s’adapter. »

C’est dur pour l’ego de gérer les critiques ?

Ce n’est pas que l’ego. On est parfois enfermé dans notre bulle où on joue tous les 3 jours, tu es dans ton truc de performance et on ne voit pas toujours tous les aspects de notre jeu. Les critiques, ça n’est pas que taper, ce peut aussi être positif, ça peut être des piqûres de rappel, des avertissements.

C’est bien d’en prendre compte, mais il ne faut pas prendre cela personnellement. C’est une performance jugée à un moment. C’est normal, encore plus au PSG, le club le plus regardé du pays et l’un des plus regardés dans le monde. On parle de vous tous les jours, donc on ne va pas dire que des belles choses, sinon c’est trop linéaire.

Quel style de jeu ?

D’une équipe à une autre, il faut s’adapter. Même si je pense que si on impose notre style on a la qualité pour nous imposer rapidement dans le jeu. On veut instaurer notre style. On ne veut pas toujours s’adapter, cela demande beaucoup d’efforts car ils ont toujours une spécificité.

Mbappé « Là, l’adversaire ne sait pas si je vais tirer ou faire la passe. »

Je fais plus de passes décisives cette saison ?

Les grands joueurs, quand tu en as autour de toi tu vas toujours en profiter. Même si tu ne marques pas, tu vas prendre du plaisir et que tu vas gagner des titres. C’est pour cela que l’on est là aussi. Quand on joue avec Neymar et Messi, c’est plus facile aussi. Il peut y avoir l’instinct de l’attaquant, qui fait que tu tires. Mais parfois, quand tu veux être un grand joueur, un joueur spécial, qui reste, il faut aussi faire la passe. Il faut savoir être imprévisible.

Là, l’adversaire ne sait pas si je vais tirer ou faire la passe. Bien sûr que j’ai mis des buts, dont certains en forçant avec le talent, mais on s’attendait au fait que je tire. Maintenant, je suis plus imprévisible. C’est aussi ça la maturité. Le fait de faire des passes ne m’empêche pas marquer.

Mbappé « On apprend à se connaître. »

Comment faire les appels ?

C’est le jeu qui dicte ça aussi, parce que peut-être que ça libère un espace que l’on n’avait pas travaillé à l’entraînement, qui n’a pas été vu par l’adversaire. L’adversaire joue différemment contre nous. C’est l’instinct aussi, tu vois un espace, pour y aller ou pour créer. Hakimi le fait souvent. Cela permet de créer quelque chose pour être imprévisible. Si le ballon ne m’arrive pas, il peut arriver à quelqu’un d’autre. Ce sont aussi ces automatismes que l’on essaie de travailler.

La cohésion du groupe est importante ?

L’adaptation est plus rapide quand le lien humain il est fort, parce que cela vous aide. Il y a moins de complexes, moins de craintes. Tous les joueurs qui arrivent ont leurs certitudes, leurs schémas. On l’a vu avec Messi. On travaille cela à l’entraînement, on travaille des circuits de passes, le jeu. On apprend à se connaître. Il y a une différence avec le fait de se voir à la télévision. On sait ce qu’ils aiment ou non.

Mbappé « je fais partie des leaders du vestiaire, alors j’essaye d’aider tout le monde. »

Comment je me sens dans le groupe ?

Je suis bien avec tout le monde. Je parle plusieurs langues, cela aide aussi car certains joueurs ne parlent pas français. Après, cela fait longtemps que je suis là, je fais partie des leaders du vestiaire, alors j’essaye d’aider tout le monde car je suis convaincu que l’on aura besoin de tout le monde pour gagner. On a beaucoup de grands joueurs, l’heure de chacun va arriver. Aujourd’hui, peut-être que certains sont plus dans l’attente, mais dans la saison il y a toujours un moment où cela arrive. Alors il faut se rassembler, c’est tous ensemble que l’on va pouvoir gagner de grandes choses.

Comment marquer l’histoire ?

Il n’y a pas que le facteur statistiques, il faut aussi créer de l’émotion. C’est comme cela que tu restes, même si les chiffres comptent aussi. Cela résume un impact, une présente. Cela fait gagner aussi, les buts comptent. Je fais partie des joueurs qui ont été mis dans les bonnes conditions pour performer et je l’ai bien rendu à l’équipe, mais l’équipe me l’a bien donné aussi.

Mbappé « je veux laisser mon nom dans l’histoire du football. »

La gestion de la pression ?

J’ai besoin de sentir la pression, de sentir l’enjeu et cela a toujours été comme ça. J’ai toujours voulu avoir des responsabilités sur les épaules, de la pression, quitte à parfois décevoir. Mais c’est l’apprentissage. Je ne me suis jamais caché. On joue pour des matchs à pression. Je n’ai aucun problème avec cela. Cela me pousse aussi à ne pas m’endormir et à être le plus régulier possible.

Je suis le 23e meilleur buteur de l’histoire de la LDC ?

Cela n’a jamais été mon objectif (rires). C’est que le commencement, je veux laisser mon nom dans l’histoire du football et je continue mon chemin. L’an dernier, je fais une super année personnelle mais je ne gagne pas le championnat ni la Ligue des Champions. Je préfère marquer un peu moins, faire des passes et gagner les titres. Les objectifs individuels c’est bien, mais sans gagner on n’apprécie qu’à moitié. Les objectifs, c’est de toute gagner. On est bien, maintenant les grandes échéances arrivent.

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