Kita milite pour la reprise de la saison « Pourquoi on obligerait un ouvrier à aller travailler et pas un footballeur ? »

Waldemar Kita, président du FC Nantes, s’est exprimé dans Le Parisien à propos de l’éventuelle reprise de la saison 2019-2020 de football. Laquelle pourrait se faire autour de la mi-juin pour une fin du championnat autour de début août et des compétitions européens qui se termineraient un peu plus tard dans le mois. Cela avec la saison suivante qui démarrerait dès le 23 août. Du moins, ce sont les options les plus évoquées dernièrement. Lesquelles inquiètent des joueurs et médecins. Mais le dirigeant nantais explique pourquoi la reprise du football doit se faire selon lui.

Kita « On mettra en place toute une organisation médicale avec des protocoles stricts. »

« Je pense à ceux qui n’ont pas d’argent et qui y seront vite obligés. Certains vont devoir retourner au boulot en se levant à 5 heures du matin, en prenant le métro pour gagner 1 200 euros. Tout en bénéficiant d’une sécurité minimale. Pourquoi un footballeur qui, lui, sera entouré de toutes les précautions sanitaires nécessaires, ne retournerait pas au travail. Parce qu’il est privilégié, qu’il vit dans sa bulle ? Ce n’est pas logique. Pourquoi on obligerait un ouvrier à aller travailler et pas un footballeur ?

Mes joueurs, je les aime. Il est donc hors de question de prendre des risques et de les mettre en danger. Cela fait 3 semaines qu’on se prépare avec le staff et les médecins pour organiser cette rentrée. On mettra en place toute une organisation médicale avec des protocoles stricts, des prises de sang, des analyses…

Kita « On doit retrouver de l’activité et de la vie dans notre pays et le foot en fait partie. »

La volonté de reprendre répond juste à une logique économique ?

C’est faux. Le FC Nantes est en parfaite santé financière. Si je ne pensais qu’à l’économie, je me dirais qu’à cause des huis clos, je vais perdre beaucoup de recettes. Mais les matchs à huis clos sont indispensables dans un premier temps pour protéger les joueurs et nos spectateurs. On doit retrouver de l’activité et de la vie dans notre pays et le foot en fait partie. Regarder un match, même à la TV, pourra participer à ce retour à la vie et redonner un peu de moral aux gens après cette période de souffrance. »

Les arguments de Kita ne sont pas dénués de sens, même si on peut contester certains points. Beaucoup de travailleurs avec un métier plus pénible et moins rémunérant que les footballeurs vont devoir reprendre. Alors il peut sembler injuste qu’eux aient la « chance » de rester en sécurité. Cependant, cela omet un point essentiel, il est plus ou moins simple en fonction du métier de se protéger face au coronavirus, qui n’aura pas disparu lors du début du confinement. Dans le football, c’est relativement compliqué puisqu’il y a vite beaucoup de personnes concernés et que l’on ne peut pas demander aux joueurs de garder en permanence une certaine distance d’écart sur le terrain.

La reprise du football pourrait faire du bien au moral et aux finances de beaucoup (pas seulement dans les clubs, mais aussi pour tous les métiers autour). Beaucoup de passionnés sont impatients, les joueurs ont envie de jouer et il faudra travailler à ce retour aux compétitions. Néanmoins, il reste essentiel de penser à la santé de chacun. Alors on ne peut pas se précipiter par « justice » envers d’autres métiers ou pour le plaisir, ni l’argent. Il est nécessaire que cette reprise se fasse dans de bonnes conditions et le plus vite possible. Mais le premier élément ne doit jamais être mis de côté.

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