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Exclu - Rai Je savais que ça serait une question de temps

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Exclu – Rai « Je savais que ça serait une question de temps »

Raí Souza Vieira de Oliveira, joueur du Paris Saint-Germain de 1993 à 1998, plus généralement appelé Raí, a accepté de nous livrer une interview. L’ancien capitaine de la Seleçao et du PSG est notamment revenu sur son arrivée et son adaptation à la capitale française, mais aussi Leonardo et l’équipe actuelle, sans oublier son lien très fort avec le club qui ne devrait toutefois pas le faire revenir.

Vous attendiez-vous à vivre une saison aussi difficile lors de votre première année au PSG?

Rai

« je savais que ça serait une question de temps. »

Je ne m’attendais pas à ce que ce soit comme cela. Mais le plus difficile c’est que je n’étais pas frais physiquement pour être à la hauteur. C’était un défi de m’adapter dans un nouvelle ambiance.

C’était un hiver très dur en 93, il y avait plein de nouvelles choses. Je venais de passer 2 ans et demi sans vacances. J’ai joué en équipe nationale, et San Paolo à l’époque faisait plus de 90 matchs par saison. Donc j’ai passé 2 ans et demi très fatiguant physiquement, mentalement aussi.

J’ai dû me remettre petit à petit. Mais comme on attendait un des meilleurs joueurs du monde, cela a été difficile au départ. Mais je savais que ça serait une question de temps.

Alors pourquoi avoir choisi Paris?

C’était un nouveau défi. J’ai eu quelques propositions avant, mais rien de concret. Paris me l’a proposé au mois de décembre, c’était très tôt car je devais rester avec San Paolo jusqu’en juillet au moins. Le PSG est venu avant les autres.

Et quand j’ai eu la proposition j’ai contacté Ricardo et Valdo, qui étaient des amis de la sélection. Il étaient très motivés par le projet de Paris, cela m’a motivé aussi. Il y avait un défi avec le club de Paris d’aller plus loin.

En plus c’était une ville, un pays, une culture que je voulais connaitre. Tout ça ensemble, ça fait que cela paraissait parfait pour moi à l’époque.

Et vos amis brésiliens vous ont aidé dans cette première année difficile ?

Oui, dès qu’ils se sont aperçus de mes difficultés ils m’ont beaucoup aidé. Ils étaient déjà des amis depuis longtemps, même si on avait pas joué ensemble en club. Ce sont deux personnes que j’admire beaucoup, ils ont été très importants.

Vous avez aussi connu Leonardo, étiez-vous surpris de son retour à Paris?

Je ne m’y attendais pas parce que sa vie professionnelle était en Italie, il a été entraîneur aux Milan les saisons précédentes.

Leonardo et Rai

« C’est un ami et il est venu à Paris, mon club. Je savais qu’il était à la hauteur. »

Mais je savais qu’il avait le potentiel pour devenir un directeur sportif de haut niveau dans n’importe quel club. Parce qu’il avait déjà l’expérience de dirigeant au Milan AC. Il avait suivi de près les enjeux, les décisions qu’affrontent un directeur sportif.

Je crois que c’est naturel pour lui, et j’étais content que ce soit à Paris. Dès qu’il a eu la proposition il était prêt pour ça. J’étais surpris de façon positive. C’est un ami et il est venu à Paris, mon club. Je savais qu’il était à la hauteur.


S’il a été apprécié au PSG, son image plus généralement en France est assez mauvaise. Vous comprenez cela?

Il a pris un rôle très difficile. Il devait non seulement démarrer un nouveau projet, mais en plus avec beaucoup de pression car il y avait beaucoup d’argent. Il n’avait pas une équipe déjà prête quand il est arrivé.

Il a dû monter l’équipe. Le fait d’être toujours sous pression, on est souvent stressé, cela a compté. Ce n’est pas un rôle facile à gérer. Surtout qu’il répondait souvent à toutes les questions sur le projet du PSG. Il s’est exposé, ce qui n’est pas toujours facile.

Et ce rôle vous tenterait au PSG?

A un moment donné cela pouvait être le cas. Dans les années 2006 – 2008, avant que les Qataris arrivent, il y a eu une possibilité. Mais j’avais beaucoup d’autres projets.

Et chaque année qui se passait, j’étais encore plus dans mes projets. Depuis quelques années, je ne pense plus à cette possibilité. Pas seulement pour le PSG, les autres clubs aussi. Ils savent que ce n’est pas mon ambition de devenir directeur sportif.

Un autre poste non plus?

Je ne pense pas. Je serai toujours un ami proche de Paris et je serai prêt à les aider en France ou au Brésil, mais pas forcément de façon professionnelle, plutôt comme un ami. Et en tant que supporter bien sûr.

Quand vous étiez joueur, le public vous a aidé?

Au départ ce n’était pas facile. Mais au fur et à mesure que les gens me connaissaient un peu plus, je crois qu’il y a eu une identité. Ils ont vu que je faisais des efforts.

Dès que j’ai commencé à m’en sortir, ils sont venus derrière moi. Le public attend toujours des performances. Ce qu’il n’avait pas. Petit à petit aussi ils ont vu que j’étais toujours professionnel et que je faisais beaucoup d’efforts pour le club. Ils m’ont connu un peu mieux et ils m’ont aidé aussi.

Non seulement pour le début, mais aussi pour la suite. Ils m’ont toujours supporté pour maintenir mon niveau.

Rai PArc

« L’ambiance suivra le spectacle bientôt »

On vous a vu, comme d’autres joueurs, avoir une « histoire d’amour » avec le club et son public. Mais aujourd’hui l’ambiance a changé, vous pensez qu’il est encore possible d’avoir une relation aussi forte entre les joueurs et le Parc?

Je pense que oui. C’est difficile à affirmer, mais je le pense. Il y a un nouveau projet qui est arrivé. Les gens sont toujours derrière à Paris.

Je pense qu’au fur et à mesure que les gens vont rester, bien sûr que des joueurs auront ce genre de rapports. Je l’espère. Il y a deux choses importantes là-dessus.

D’abord, il y a eu des problèmes de violence, donc ils ont dû changer les règles pour les supporters. Après cela il y a eu un nouveau projet, de nouveaux joueurs. Cela fait beaucoup de changements. C’est une question de temps pour revoir des rapports comme ceux qu’on avait à l’époque.

Donc le « grand » Parc des Princes va revenir?

Il est toujours grand. C’est différent, c’est sûr. Mais on peut retrouver le même états d’esprit. Il y a une nouvelle culture qui se met en place. Des deux côtés on se comprend bien. L’ambiance suivra le spectacle bientôt. Les supporters vont grandir avec ces joueurs. Il y a des jeunes qui apprennent.

Lucas, vous aviez affirmé en 2014 qu’il allait progresser et s’imposer. Mais il n’a pas encore convaincu, où en est-il aujourd’hui?

C’est un joueur important pour le club et le groupe. Il peut être décisif. Bien sûr quand il y a des joueurs comme Ibra, Cavani, Di Maria, on ne peut pas jouer tout le temps. Forcément, il faut alors un peu plus de temps pour progresser.

Il a évolué un peu, mais pour s’imposer comme titulaire dans une équipe de ce niveau là il faut encore un peu plus. Mais je n’ai aucun doute sur son importance dans le groupe.

Son parcours est souvent comparé au votre, qu’en pensez-vous?

C’est parce que je suis venu de Sao Paolo, en hiver aussi. Mais je crois que la comparaison est difficile. Quand je suis arrivé, j’avais 28 ans, lui était beaucoup plus jeune.

Chacun son parcours, moi je jouais dans une autre époque, à un autre poste. Il y a des points communs: il a du charisme, il vient de Sao Paolo, mais cela s’arrête là. Il aura son parcours et je pense qu’il a encore plein de belles choses à vivre avec le PSG.

Matuidi Di Maria

« c’est tous des grands joueurs! »

Matuidi est lui moins bien en ce moment, c’est un simple passage à vivre où il convient moins à la façon dont joue Paris cette saison?

J’aime beaucoup Matuidi, il peut être le joueur surprise, qui vient de derrière et qui fait la différence dans un match difficile.

Il a fait deux saisons incroyables, c’est normal de ne pas être toujours au plus haut niveau. C’est normal que les choses bougent dans une grande équipe.

Il a la vivacité, la condition physique et technique pour s’imposer.

Di Maria ne pourrait pas prendre sa place?

Je ne sais pas, c’est compliqué, c’est tous des grands joueurs! (rires). C’est très difficile de choisir. Di Maria est techniquement au très haut niveau. Matuidi n’est pas le plus technique de l’effectif, mais il a d’autres qualités qui lui permettent de faire de grandes performances.

Il peut donner un plus dans des moments difficiles, quand il faut un joueur qui marque. Dans un club du niveau de Paris, ce sera toujours la bagarre pour être titulaire.

Vous auriez aimé jouer dans cette équipe?

Bien sûr, mais aujourd’hui c’est une autre réalité. A mon époque c’était inimaginable d’avoir 15-16 internationaux dans l’équipe. C’était impossible pour un club d’avoir autant de stars. Le collectif était très important, la complémentarité entre les joueurs aussi. Mais bien sûr que jouer avec tous ces internationaux, c’est plaisant (rires.).

Mais la difficulté qu’on avait aussi à l’époque, les défis, c’est des choses qu’on aime bien aussi. Être toujours dans des matchs équilibrés, devoir s’améliorer tout le temps, c’est positif. Même si on avait pas 15 internationaux, on a eu des performances et des saisons à la hauteur.

Vous avez eu des regrets après votre départ du PSG?

Non, le plan c’était de rester 5 ans à Paris, après c’était le moment de partir. Au départ j’avais un contrat de 3 ans, qu’on avait prolongé de 2 ans. Là je savais qu’il me restait 2 ans et je voulais un dernier défi.

Cela aurait pu être dans un autre pays en Europe, mais Sao Paolo m’a fait une super proposition pour revenir. Revenir au pays c’était un grand défi pour moi. Et puis personnellement, j’ai divorcé au moment de rentrer au Brésil, donc c’était important pour moi de rester près de mes enfants. C’était un choix professionnel et personnel.

Michel Denisot m’avait faire une proposition de 5 ans de plus. 2 ans en tant que joueur puis 3 ans comme dirigeant. Mais si j’avais accepté cette proposition, je serais resté en France très longtemps. Je voulais garder le contact avec la France, mais rentrer au Brésil avec mes enfants.

Pour le projet Gol de Letra, vous avez de l’aide du PSG?

Quelques fois de façon ponctuelles. On a eu des contacts, mais pour le moment on n’a pas de partenariat. Mais ils sont intéressés, on va voir. Je suis sûr qu’ils vont venir comme partenaires. On garde de bons rapports.

 

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