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Maxwell raconte son arrivée au PSG, ce qui l'a surpris et la progression du club
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Maxwell raconte son arrivée au PSG, ce qui l’a surpris et la progression du club

Scherrer Maxwell, ancien arrière gauche (janvier 2012 à juin 2017) et coordinateur sportif (2017-2019) du Paris Saint-Germain qui est aujourd’hui ambassadeur du club, s’est confié auprès de L’Equipe dans le cadre de la série d’interviews du journal sportif avec des Brésiliens passés par Paris. L’occasion de revenir longuement sur son aventure parisienne, en commençant pour son arrivée après une discussion convaincante avec son compatriote et directeur sportif Leonardo.

« J’étais au Japon avec Barcelone, dans une chambre d’hôtel en compagnie de mon frère. J’observais de loin ce qui se passait avec le Qatar. Je voyais que certains joueurs signaient au PSG. Et il y a eu ce premier contact avec Leonardo. Bien sûr, quand vous êtes au Barça, aucun club plus grand ne peut vous appeler.

Maxwell « en parlant avec Leo, j’ai mesuré l’importance du projet du PSG. »

Du coup, quand vous êtes sollicité, vous regardez le projet sportif, ce que votre carrière peut y gagner. J’étais à un âge où je pouvais encore signer un bon contrat et jouer régulièrement. Et en parlant avec Leo, j’ai mesuré l’importance du projet du PSG. C’est sûr que c’est difficile de quitter Barcelone. J’ai toujours dit que, pour moi, tous les entraînements avec (Pep) Guardiola ont été comme des leçons de foot. C’est difficile alors d’imaginer quelque chose de plus grand.

Leo a une manière de vous convaincre… Il a été aussi mon idole alors, bien sûr, c’est différent. C’est une personne appréciée et respectée au Brésil. Ne serait-ce que de parler avec lui a été magnifique. Après, il a la capacité de bien expliquer le projet et il m’a donné envie de jouer pour Paris. »

Même si Maxwell était à ce moment le numéro 2 au poste d’arrière gauche du Barça, aller le chercher était un énorme coup pour le PSG. Lequel n’était qu’au début de son grand projet. Mais Leonardo a remarquablement bien travaillé pour le lancer et attirer des joueurs importants. Cet hiver-là, il y a notamment Maxwell et Thiago Motta qui sont arrivés. Les deux ont été des piliers de l’équipe pour plusieurs années ensuite. On mesure bien dans le récit de l’ancien latéral l’importance du directeur sportif à ce moment. Sa signature n’avait rien d’évident a priori. Mais Leonardo a su trouver les bons mots.

Ensuite, celui passé par l’Ajax Amsterdam, l’Inter Milan et le Barça a été invité à parler des choses qui ont été surprenantes à son arrivée et de son « meilleur moment au PSG ».

Maxwell « Ici, au début, c’était un peu différent. »

« Ce qui m’a surpris en arrivant en France ?

Ah, beaucoup de choses (il sourit). Déjà, les structures du club. À l’époque, le Camp des Loges était complètement différent de ce qu’il est aujourd’hui, à commencer par les terrains. La mentalité des joueurs pour se nourrir aussi m’a étonné. Le staff de Carlo, avec Nick Broad a travaillé pour changer la routine sur l’alimentation. Ce qui m’a aussi surpris, c’est que des gens soient capables de rester tranquilles après une défaite. Je n’ai jamais compris. Parce que dans toutes les équipes où j’ai joué, on avait l’obligation de tout gagner. Ici, au début, c’était un peu différent.

Scherrer Maxwell of PSG during the Ligue 1 match between Paris Saint-Germain and SM Caen at Parc des Princes on May 20, 2017 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Maxwell « ces saisons-là, on avait un effectif mature et uni. »

Mon meilleur moment au PSG ?

Les années 2013 à 2015. On avait un groupe extraordinaire. J’ai apprécié les coéquipiers d’avant mais, ces saisons-là, on avait un effectif mature et uni. On passait des petits-déjeuners, des entraînements, heureux. On sortait souvent ensemble à Paris pour aller au restaurant. C’est cette ambiance là qui me manque aujourd’hui : aller à l’entraînement avec ce groupe. »

Habitué au plus haut niveau, Maxwell n’a pas compris tout ce qu’il vivait à son arrivée à Paris. C’était le signe d’un manque d’expérience et d’exigence au PSG par rapport aux plus grands d’Europe. Sa venue, comme celles de Thiago Motta, Thiago Silva, Zlatan Ibrahimovic ou Carlo Ancelotti (avec son staff) ont beaucoup aidé à grandir. De quoi insuffler un meilleur état d’esprit et de bonnes habitudes. Il n’y a pas que l’apport que l’on constate directement sur le terrain avec les qualités de ces joueurs ou du coach. C’est aussi tout le travail au quotidien. C’est ainsi que Paris a pu vraiment grandir.

De quoi se lancer vers de belles années malgré le changement de coach, puisque Laurent Blanc a remplacé Ancelotti (parti au Real Madrid) en 2013. On peut croire Maxwell quand il parle d’un excellent groupe, lancé par le travail de Leonardo (parti aussi en 2013). Il aurait été intéressant que Maxwell explique ce qui s’est passé ensuite, pourquoi le groupe lui a semblé moins « extraordinaire ». En tout cas, il y a eu de très belles années même si le bilan national du PSG a été dénigré pendant qu’il perdait en quart de finale de la Ligue des Champions. Un point critiqué par le Brésilien.

Maxwell « De nombreux consultants, beaucoup de gens autour du foot pensaient que c’était logique de tout gagner. »

« C’est aussi l’une des choses qui m’a surpris à Paris : la mentalité un peu négative. De nombreux consultants, beaucoup de gens autour du foot pensaient que c’était logique de tout gagner. Je n’ai jamais compris ça. Je trouve qu’en France, nos succès n’ont pas toujours été valorisés à leur hauteur. Avec le recul, je me dis qu’on a quand même fait des choses extraordinaires pendant ces six, sept années. »

Malheureusement, cette mentalité n’a pas changé en France. Les succès du PSG sur la scène nationale sont au mieux normaux et peuvent même être critiqués. Il n’y a que les victoires en Ligue des Champions qui peuvent être applaudies. Et encore, ce n’est pas toujours le cas. C’est dommage de ne pas savoir reconnaître un peu plus le mérite d’une équipe qui arrive à être performante sur autant de compétitions, tout en critiquant vivement au moindre faux pas. C’est ainsi. Le PSG n’a pas mieux à faire que se concentrer sur soi. D’après, Maxwell ne cache pas qu’il y a aujourd’hui presque trop de pression au sein du club.

Maxwell « Dans les autres clubs que j’ai connus, il y a une maturité qu’il n’y a pas encore ici. »

« Rai a dit que le PSG est un club un peu ‘fou’ ?

C’est un club spécial. Pour la ville de Paris, déjà. C’est fou, l’intensité qu’il y règne au quotidien. Il n’y a pas un jour tranquille. C’est la pression, l’exigence, l’obsession de l’Europe. C’est fou… On est speed. C’est aussi une manière d’apprendre. Dans les autres clubs que j’ai connus, il y a une maturité qu’il n’y a pas encore ici. »

Le PSG a toujours été un club un peu spécial, celui de la capitale où tout peut aller très vite. Les médias y participent aussi en l’évoquant très régulièrement en étant prêts à critiquer où à polémiquer autour du moindre petit détail. Mais ces dernières années, c’est aussi Paris qui a voulu viser très haut très vite. Ce qui a pu mener à de mauvaises décisions, comme la pression mise sur Ancelotti sur la saison 2012-2013. Depuis son retour l’été dernier, Leonardo a d’ailleurs évoqué plusieurs fois le besoin rester calme et de construire pour l’avenir, même s’il y a bien sûr toujours de l’ambition dans la saison en cours.

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