PSG – Vitinha se lâche : état de forme, travail, Luis Enrique et Ballon d’Or

Vitinha, milieu de 25 ans du Paris Saint-Germain et du Portugal, s’est longuement confié auprès du média Ici Paris dans une interview diffusée ce mercredi matin. Voici la retranscription complète, avec son état de forme, le travail au quotidien pour éviter les blessures, l’apport de Luis Enrique, son repositionnement et la 3e place au Ballon d’Or.

Vitinha « on se donne à 100% pour que cela dure le plus longtemps possible. »

Comment ça va ? Vous semblez être en pleine forme personnellement et collectivement ?

Très bien ! C’est vrai que tout se passe pour le moment, pour l’équipe et pour moi. C’est ce qu’on veut toujours. On sait que ce n’est pas possible d’être toujours comme ça collectivement et individuellement. Mais on se donne à 100% pour que cela dure le plus longtemps possible.

Vous sentez que vous avez pris une importance particulière au PSG ?

Oui, je sens l’importance que j’ai dans cette équipe. C’est une bonne chose. C’est une responsabilité. Je suis à l’aise et je pense que c’est visible pour tout le monde comment je me sens. Si cela aide l’équipe, c’est le plus important.

Vitinha « la gestion du staff est la clef de notre bien être. »

Comment vous faites pour être aussi bien physiquement malgré l’enchaînement des matchs ?

C’est vrai que c’est une chose à laquelle il faut penser. Il y a eu pas mal de matchs, peu de temps de repos. Il faut bien gérer et je pense que le staff le fait très, très bien. Même avec les blessures qu’on a eues. Je pense que c’est un normal, on va dire, vu le nombre de matchs. Mais, la gestion du staff est la clef de notre bien être.

Comment vous faites individuellement ? Vous avez une routine ?

J’essaye de faire des choses que les professionnels ont à disposition. Il y a la récupération avec le froid, la cryothérapie. Cela ne coûte rien et sert à se sentir bien en match. C’est notre intérêt. Il faut bien se reposer à la maison, bien dormir. L’alimentation est importante, j’ai un physio personnel, c’est important d’investir sur ce thème. Si je me sens bien, c’est bon pour l’équipe.

Vitinha « c’est une bêtise de ne pas s’investir. »

L’alimentation est aussi réglée précisément ?

Je pense que c’est une erreur de ne pas s’investir dans sa performance, dans son métier. Si tu gagnes bien, si tu as de l’argent, on sait que les footballeurs en gagnent beaucoup, alors c’est une bêtise de ne pas s’investir. J’ai un chef chez moi, en coordination avec le nutritionniste du club. Ce sont les petites choses qui font la différence à la fin. C’est la jonction de tout ça. Tu n’est jamais sûr de ne pas avoir une blessure ou de la fatigue, quand tu fais ça, tu es bien dans ta tête. Tu es plus disponible.

Vitinha « Ma première année ici aussi m’a énormément aidée dans beaucoup d’aspects « 

Qu’est-ce qui a changé en arrivant au PSG ? Dans la manière de jouer, de s’entraîner ?

J’avais une bonne école déjà à Porto. Depuis qu’on est petit, tout le monde essaye de nous mettre cette manière de travailler. Tu le gardes en professionnel, c’est le minimum à faire. J’ai bien appris cela. Quand je suis venu ici, ou à Wolverhampton, je l’ai bien fait. Même quand le football ne va pas bien, c’est le minimum à faire et je le fais tout le temps.

Après, c’était différent ici. Porto est un grand, grand club. Le PSG aussi. Il y avait aussi plus d’opportunités au PSG pour gagner à l’international, pour être davantage reconnu aussi. Je le savais bien. L’année de mon arrivée, il y avait de très grands joueurs.

Même durant l’année à Wolverhampton, tout ce que j’ai vécu m’a aidé à être prêt, à bien performer. Ma première année ici aussi m’a énormément aidée dans beaucoup d’aspects pour être encore plus solide et complet pour les années à venir.

Vitinha « C’est dommage aussi qu’on n’ait pas pu jouer plus ensemble. »

Un mot Verratti ?

C’est un grand milieu de terrain. C’était un plaisir, c’était un privilège de partager le terrain avec lui. Moi, je me considère jeune, mais à l’époque, j’étais encore plus jeune, je venais d’arriver et de jouer au milieu avec lui, c’était vraiment un privilège. C’est un milieu 100 % complet, il avait tout. Il avait la défense, il avait l’attaque, il avait la vision, il avait la technique, il était un milieu total.

J’ai bien aimé jouer avec lui, j’ai senti qu’on se complémentait. C’est dommage aussi qu’on n’ait pas pu jouer plus ensemble, mais j’étais bien content de partager le terrain avec lui. C’est un magicien, un grand milieu de terrain.

Vitinha « Il m’a amené à un autre niveau. »

Que vous a apporté Luis Enrique ?

Je pense que c’est un peu le tournant dans ma vie ici, au PSG. Il m’a amené à un autre niveau, un niveau qu’à l’époque peut-être je ne pensais pas atteindre. J’avais peu de confiance, je n’étais pas bien à ce moment. J’essayais de donner mon maximum, mais je n’étais pas bien. Il m’a beaucoup aidé. J’ai bien commencé l’année avec lui. Il ne me connaissait pas beaucoup avant. Je pense que j’ai montré les choses que je pouvais faire. Il m’a beaucoup aimé.

Après, au fur et à mesure, j’ai pris de la confiance, j’ai pris de l’importance dans l’équipe. J’ai commencé à jouer, j’ai été repositionné sur le terrain et ça a pris une autre dimension. Moi, j’ai pris une autre dimension. Je me sens vraiment à l’aise, je me sens dans mes meilleures conditions quand je joue sous les ordres Luis Enrique. Je le remercie beaucoup.

Je l’ai déjà dit, mais ce n’est jamais trop de dire merci. Il m’a vraiment aidé à arriver à un autre niveau.

Vitinha « j’aime beaucoup toucher le ballon, contrôler le match, dicter ce que l’on va faire, quand on va le faire, comment. »

Comment s’est passé le repositionnement ? Avec de la vidéo ? Il a appuyé sur quels points ?

Je pense que j’ai la même idée que lui. Je joue 6 maintenant, je peux aussi être 8. Il exagère je pense, mais il a dit que je jouer partout (rires). Mais oui, peut-être que je peux performer dans toutes les positions au milieu.

En me plaçant en 6, il a compris que je pouvais des choses différentes, de la sortie du ballon, de la confiance avec le ballon, de la sécurité. Je savais que je me sentais bien dans cette position, ce n’était pas la première fois.

On ne peut jamais avoir tout, peut-être que je ne marque pas autant qu’avant, que je ne suis pas près du but. Mais j’aime beaucoup toucher le ballon, contrôler le match, dicter ce que l’on va faire, quand on va le faire, comment. J’aime beaucoup joué dans cette position pour cela, pour être très impliqué dans le match.

Vitinha « quand il a vu ce que je pouvais donner, même si ce n’était pas classique, il a vu que ça pouvait être intéressant. »

Vous êtes le chef d’orchestre ?

Vous pouvez le nommer comme ça, je me sens très à l’aise dans cette position. Je suis un peu plus loin du but. Mais je pense que pour l’équipe cela ramène beaucoup de choses positives. Le coach a pu sentir à son arrivée que je n’étais pas vraiment un 6, je n’ai pas le style normal, avec une ou deux touches. Moi, j’ai l’habitude d’avoir plusieurs touches, de bien fixer le joueur pour donner après. C’était peut-être à cause de ça. Mais quand il a vu ce que je pouvais donner, même si ce n’était pas classique, il a vu que ça pouvait être intéressant.

Vitinha « Ça ramène des responsabilités »

Le Ballon d’Or a changé les choses autour de vous ?

Tu rêves tout le temps d’être bien placé dans le Ballon d’Or. C’est le rêve ultime de gagner le Ballon d’Or. Mais avant que cela arrive…Mais si tu me dis quand j’avais 12 ans, que quand tu vas avoir 25 ans, tu seras troisième du Ballon d’Or, là oui, ça me parait incroyable. Quand tu vois tout le parcours, quand tu vis les choses au fur et à mesure, ça vient un peu naturellement.

C’est presque logique ?

Pas tout à fait, mais il a moins d’excitation qu’avant. Ce n’était pas soudain. Mais c’est vrai que quand je prends conscience de ce que j’ai fait, individuellement, mes amis, ma famille, troisième au Ballon d’Or, c’est top. C’est un rêve. Ça ramène des responsabilités. Maintenant, il faut maintenir le niveau, le plus possible, de rester sur cette lancée. Mais voilà, je sais que c’est difficile.

Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui ont continué de performer tous les ans, parce qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de concurrence, une compétitivité énorme. Donc il faut que je fasse tout ce que je peux pour rester là. Je suis dans l’endroit parfait pour faire ça. Un grand club comme le PSG, le Champion d’Europe. Il faut essayer de faire de même et si possible, mieux.